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 Un affreux bonhomme

C'est toujours comme cela, monsieur se la coule douce pendant que moi je turbine sans relâche et parfois jusqu'à épuisement.

Si encore c'était un bricoleur et qu'il ne me serait pas nécessaire d'avoir recours au père Gaspard pour tous les petits travaux qui sont nécessaires dans une maison, peut être que sa façon de se comporter ne m'irriterait pas autant.

De plus, il prétend avoir mal au dos, ce dont je doute car les parties de pétanque qui ont lieu sur la place du marché le mettent en joie, et là se courber, s'accroupir, comme le font les copains, ne semble pas lui être particulièrement pénible.

Biner le jardin, s'occuper du potager sont des tâches auxquelles il participe le moins possible, mais il ne manque pas de se vanter de la qualité des légumes que nous récoltons, comme si cela était grâce à lui. Faire le généreux avec nos produits lui attirent des sympathies dont il se glorifie

La bonne tenue de la maison m'échoit également, ce qui n'est pas tâche facile non plus. Il y a tant à faire pour que tout soit nickel, d'autant que monsieur est plutôt du genre désordonné.

Et puis, question communication, je dois dire que je ne suis pas gâtée non plus. La plupart du temps, il est muet comme une carpe. Heureusement que j'ai Babette, la crémière, avec laquelle je peux déverser le trop plein que j'ai en moi ; encore faut-il que j'en aie le temps !

Monsieur ne cesse de se prélasser : télévision, confortablement installé dans son fauteuil, et intérêt évident à se mettre à table pour engloutir les savoureux repas que je prépare. Mais hélas compliment il n'y a jamais ; tout cela me désespère !

Moins il en fait, mieux il se porte. On dit pourtant que le travail c'est la santé.

C'est vraiment un "affreux bonhomme" !

* Un p'tit com. la réconforterait *