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Naissance d'un chiot

Naissance d'un chiot 

 

J'ai vécu très longtemps dans la tiédeur du ventre de ma mère.

                                                           

Je ne réalisais pas alors ce que j'étais ni ce que j'y faisais, mais je m'y sentais bien et j'aurais aimé y rester toujours. Des soubresauts me réveillaient parfois, mais je m'y étais habitué.

Un jour, pourtant, ce fut beaucoup plus sérieux et je compris que les choses allaient changer. M'agripper ne servirait à rien ; il me fallut donc suivre le mouvement.

Par un phénomène plutôt brutal que je ne saurais expliquer, je me retrouvais au dehors sur une matière rugueuse en compagnie de quelques petites formes qui, comme moi, se mouvaient et ne devaient pas savoir non plus ce qui leur arrivait.

J'étais tout mouillé ; j'avais froid. Je ne voyais pas, mais je devinais qu'autour de moi on s'affairait avec vivacité. A grands coups de langue on nous nettoya, on nous réchauffa. C'était maman qui s'activait, soucieuse de mener à bien une situation délicate.

Un peu plus tard, serrés les uns contre les autres, confiants, nous sombrâmes dans un profond sommeil.

 

Les jours suivants, nous ne fîmes que dormir et nous gorger de lait. Ce programme nous convenait à merveille.

Ce matin, fait étrange, mes yeux se sont ouverts et J'AI VU. Quel étonnement, mais aussi quelle inquiétude. Il y avait un tel fatras de pattes, d'oreilles, de petites queues, que je me suis demandé où je commençais et où je finissais... ?

Angoissé, impatient, réveillant dans mon tumulte frérots et soeurettes, j'ai fini par me dégager. Ouf, quelle affaire !

Autour de moi, assis ou nonchalamment étalés, tous écarquillaient de gros yeux ronds, surpris comme je l'avais été. Nous nous regardions étonnés et ravis d'être tous semblables, ou presque, et si ... beaux.

Et puis non seulement nous voyions, mais nous percevions la voix de notre maman qui ne tarissait pas d'éloges sur sa progéniture. Nous étions, paraît-il, d'adorables petits chiots.

Quel bonheur d'être un chiot. J'étais fou de joie. C'était formidable ! Meilleure destinée ne me semblait pas possible.

Malgré notre belle assurance, partir à l'aventure nous parut prématuré, aussi préférâmes-nous rester bien sagement auprès de notre maman qui déjà se couchait pour nous accueillir contre son flanc.

 

* Il apprécierait sûrement un p'tit com.*



20/05/2009
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