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La puce et le singe

          Je suis une petite puce guillerette et toi un vieux singe.

Nous cohabitons ensemble, ce que tu ne sembles pas apprécier.

                                                              

Je trouve cela dommage, car moi j'adore me promener dans ton pelage. Mais je vais cependant me permettre de te faire une petite remarque, car, question hygiène, ça laisse un peu à désirer et nous autres petites puces nous nous perdons parfois dans ta broussaille. Que de poils entremêlés et de senteurs bizarres ! Un petit effort de ta part pour y remédier serait très apprécié. Et si tu es à la recherche d'une compagne, mieux vaut ne pas te négliger.

                                                  *

Le moment étant venu pour moi de fonder une famille, profusion d'oeufs ont été pondus dernièrement dont j'attends l'éclosion avec impatience. Quel bonheur d'avoir tant de bébés à la fois ! Oh... Il semblerait que tu ne sois pas de cet avis ?

Pour survivre, l'espèce "puce" a besoin d'ingurgiter une substance obtenue en piquant : une toute petite piqûre de rien du tout ; tu ne vas tout de même pas dire que cela fait mal à un mastodon tel que toi. Tu affirmes que cela te gratte. Et alors, quelle histoire !

Tu ne cesses de farfouiller dans ton pelage avec le but de nous exterminer car tu estimes qu'il y a maintenant envahissement. Ce n'est pas faire preuve de tolérance.

Mais nous sommes heureusement très malignes et, à la moindre approche de tes doigts crochus, nous nous faufilons dans l'embrouillamini de tes poils et, par de petits sauts répétés, t'échappons souvent.

Tu es grand et fort alors que nous sommes minuscules. Pourquoi un tel acharnement contre nous ?               

Ne pourrions-nous pas trouver un terrain d'entente ? Il faut bien que tout le monde vive. Réfléchissons... Il y en a plus dans deux têtes que dans une !

 * Moi, ça me gratte. Pas toi ? *